• [Expression] 頭が上がらない、頭が下がる1 - あたまが あがらない、 2 - あたまが さがる

    En plus de あたま), la tête, deux kanjis de première année dans ces expressions idiomatiques: うえ・あがる)qui signifie en haut, vers le haut et son contraire した・さがる)qui signifie en bas, vers le bas.

    J'ai trouvé une jolie explication de ces deux expressions ici. Je m'en inspire largement pour cet article.

    Ces deux expressions s'ancrent dans la coutume japonaise de placer les gens les uns par rapport aux autres sur une échelle de valeur. Je me dévalorise par rapport à l'autre, je le valorise par rapport à moi. Mais si elles placent toutes les deux la tête dans une position basse, elles ne signifient pas la même chose pour autant.

     

     1 - L'expression 頭が上がらないあたまが あがらない)remonte à l'époque où les gens du peuple devaient baisser la tête et ne surtout pas la relever lorsqu'un noble passait devant eux, et ce jusqu'à ce qu'il soit parti.

    On continue de l'utiliser quand on se sent inférieur à quelqu'un, quand on ne peut pas se considérer d'égal à égal. On l'utilise aussi lorsque que l'on veut exprimer de la reconnaissance, le bienfaiteur étant considéré comme supérieur à soi.

    Dans le site indiqué, ceci est joliment rendu ainsi:
    相手に引け目や権力を感じて対等な関係に立てない。
    あいてに ひけめや けんりょくをかんじて たいとうなかんけいに たてない。

     

    Par exemple:

    助けてもらったあの人には、今でも頭が上がらない。
    たすけてもらった あのひとには、いまでも あたまが あがらない。
    Même maintenant, je me sens toujours redevable à cette personne qui m'a sauvé.

    父のほうが母より収入が少ないので、父は母に頭がああらないようだ。(cf. ici)
    ちちのほうが ははより しゅうにゅうが すくないので、ちちは ははに あたまが あがらないようだ。
    Comme mon père gagne moins que ma mère, il se sent inférieur à elle.

    借金があるので頭があがらない。(cf. ici)
    しゃっきんが あるので あたまが あがらない。
    Comme j'ai une dette envers lui, je ne peux pas le regarder en face.

     

    2 - L'expression 頭が下がるあたまが さがる)renvoie à la courbette qu'on fait devant quelqu'un(おじぎ)qu'on respecte ou admire, le tête passant d'une situation haute à une situation plus basse quand on salue à la japonaise.

    C'est notre «Je lui tire mon chapeau», qui renvoie de la même façon à un salut qu'on fait tous les jours quand on croise quelqu'un, et plus particulièrement dans certaines situations en signe d'admiration.

     

    Par exemple :

    彼の努力には頭が下がる。
    かれの どりょくには あたまが さがる。
    Je suis impressionné par ses efforts.

    彼女は雨の日も風の日も休まずにテニスの練習をする。あの努力には頭が下がる思いだ。
    かのじょは あめのひも かぜのひも、やすまずに てにすのれんしゅうを する。あのどりょくには あたまが さがる おもいだ。
    Elle s'entraine au tennis chaque jour, qu'il pleuve ou qu'il vente, sans prendre de vacances. J'ai une pensée admirative pour ses efforts.

    3 - Annexes

    Encore une référence ici et ici avec des liens vers d'autres expressions proches. Une autre ici, plus simple, mais peut-être un peu simpliste. Un site qui référence les expressions apprises à l'école et au collège ici, dont les expressions en question ici.


  • 御 - O ou GO - le préfixe de politesseVous vous souvenez peut-être de l'époque où l'on traduisait mot-à-mot les langues étrangères (dans un but comique ou non) dans les BD, cf. Asterix chez les Bretons et Tintin en Chine. Si la traduction littérale de l'anglais me fait toujours beaucoup rire, je suis bien contente que l'on soit passée à autre chose pour le chinois.

    À propos de Chine et d'extrême Orient, je me souviens d'une période où l'on faisait systématiquement deux choses pour faire «comprendre» qu'on y était, là-bas, aux antipodes. Ces deux choses étaient cet accent stupide (accent qu'ont pris tous les personnages de film avec des yeux un peu bridés pendant une éternité et un jour, parfaitement insupportable à mon goût) et le "honorable" devant tous les mots.

    Et bien, voici ce fameux "honorable" en question. Celui qu'on met devant tous les mots, en particulier ceux qui concernent l'interlocuteur.

    En traduction littérale du mot, on pourrait avoir des choses du genre «J'ai bu l'honorable thé avec d'honorables biscuits. Est-ce qu'on peut y aller honorable(ment) ensemble? J'ai déjà rendu son livre à l'honorable mère.»

    Une fois passé le moment d'étonnement et l'amusement de la traduction stupide, regardons ce mot de plus près.

     : (o) ・ (go)

    Un kanji, deux prononciations. Un kanji presque jamais utilisé de nos jours mais très joli (vous ne trouvez pas?) et étudié ici dans une perspective étymologique.

    Ces deux prononciations sont les formes que prend le préfixe de respect attaché à la plupart des noms utilisés pour parler de/à quelqu'un d'autre que soi.

    Par exemple: おちゃ o-(t)cha (le thé), おかし o-kashi (le petit gâteau), ごめんなさい go-men nasai (pardon), おはよう o-hayō ございます go-zaimasu (bonjour), おかあさん o-kaasan (votre/ta mère), ごじぶん go-jibun (vous-/toi-même).

    Ce préfixe respectueux, un peu comme notre «h» censé éviter le hiatus, a une prononciation déterminée que l'on doit connaître pour éviter de dire «dé zibou» ou «dé uitre». On ne peut pas employer l'une pour l'autre malgré l'utilisation du même kanji.

    (Cela dit, c'est la même chose pour la plupart des kanjis qui se retrouvent avec plusieurs prononciations, différant selon le contexte.) En règle générale (et ce malgré un nombre important d'exceptions), le préfixe est prononcé (o) devant les mots d'origine nipponne et (go) devant les mots d'origine chinoise. En général, est préféré pour préfixer des mots d'autre origine. おビール (obīru, votre/ta bière) par exemple.

    En fait, plutôt que la traduction «honorable», ce préfixe sert à distinguer ce qui concerne le locuteur de ce qui concerne l'interlocuteur. Les déterminants étant globalement absents en japonais, cette précision est d'une importance capitale pour comprendre la conversation. Par exemple o-wasuremono signifie que c'est l'interlocuteur qui a oublié un objet alors que si l'on avait simplement wasuremono, on comprendrait que c'est de l'objet du locuteur dont on parle (pour faire simple).

    Pour certains mots, l'usage du préfixe est tellement systématique que le mot ne saurait plus être utilisé sans. ごはん (gohan, le riz cuit, le repas) par exemple.

    J'ai découvert cette originalité kanji-esque en cherchant du vocabulaire Pokémon (Cet été c'est Pokémon Noir et Blanc, 1 et 2).

    Un «gai(d)jin» a prononcé dans un des épisodes un mot que j'ignorais: お家芸おいえげい, o-ie-gē) qui signifie le fort (de quelqu'un), (sa) spécialité.

    Jisho.org nous dit que c'est un vocable qui vient du kabuki, ce qui se comprend très bien si on décompose le mot. J'y reviens plus tard. (Je soupçonne le dialoguiste d'avoir fait utiliser exprès un mot peu naturel à un occidental parlant japonais.)

    Dans le dictionnaire, la première forme présentée n'est pas お家芸 mais 御家芸 et, s'il n'y avait pas eu la seconde version dans la section «autres formes», je crois que je n'aurais pas réfléchi plus loin.

    Mais, qu'est-ce que c'est donc que ce kanji? Je clique (Jisho.org est devenu vraiment très ergonomique, encore plus qu'il ne l'était déjà, à mon sens) et je trouve quelques infos intéressantes. Sur Wiktionary (liens externes sur la page du kanji jisho.org), je découvre trois choses:

    - il n'y a pas deux prononciations mais trois ( mi est la troisième, il s'agit d'une prononciation japonaise ou くんよみ)

    - la prononciation (o) est une prononciation japonaise (くん よみ kun yomi) alors que la prononciation (go) est une prononciation chinoise (おん よみ on yomi). [Wiktionary FR]

    - la prononciation (mi) réfère aux dieux ou à l'empereur. [Wiktionary EN] D'ailleurs, le sens du kanji en chinois est toujours celui de diriger d'une part et de tout ce qui est impérial d'autre part. Dans cette dernière prononciation, le kanji est souvent remplacé par (kami, divinité) , à laquelle on rajoute en supplément le kanji concerné prononcé cette fois . Par exemple dans お神輿 (omikoshi, temple portatif pour les festivals). Elle reste pourtant dans certains mots encore utilisés tels quels comme 御子 (miko, prêtresse).

    Pour ceux qui ont lu jusqu'ici et veulent en savoir plus sur 御家芸おいえげい), voici.

    Il existe différentes écoles de kabuki et chacune a sa façon de jouer, sa spécialité (げい,). Les différentes troupes, écoles, sont appelées «maisons» (いえ).

    Le fait de jouer, l'art de jouer devrais-je dire, est げい, ). signifie en particulier performance, mais aussi art en général. Quelque chose que l'on a perfectionné et dans laquelle on est devenu spécialiste. Autrement dit, 家芸いえげい) est l'art/la spécialité de la maison/de l'école (concernée).

    Le tout auquel on a rajouté le préfixe honorifique prononcé . La boucle est bouclée.

    J'ai commandé l'empreinte de Zéami dans l'art japonais, j'en comprendrai peut-être un peu plus en le lisant en ce qui concerne le théâtre nippon et ses subtilités. Au plaisir de vous lire!

     

     


  • Comment retenir le mot pour «bouillir»? (YU-DERU)Bouillir, ou comment faire un peu de magie aqueuse

    - Retenez le mot pour «eau chaude». (YU)

    Comment retenir le mot pour «eau chaude»? (YU)

    - Il est écrit en kana sur tous les bains publics! ()

    Et à quoi ça me sert de savoir le mot «eau chaude»?

    - Et bien, quand l'eau chaude «sort», ça bout! (YU(ga)DERU kara YU-DERU)

    XD

    Je m'explique.

    Il existe deux mots en japonais pour notre mot «eau». Celui pour «eau chaude» est YU , celui pour «eau froide» est MIZU .

    «Et pourtant c'est de l'eau!», me direz-vous. Certes, mais la glace aussi, c'est de l'eau et, pourtant, en français aussi, nous avons deux mots, un mot «eau» et un mot «glace». En japonais, l'eau chaude est aussi différente de l'eau froide qu'elle l'est de la glace en français.

    Imaginez un instant que l'eau chaude et l'eau froide soient deux éléments aussi distincts que l'eau et la glace pour nous, ou encore, en poussant l'idée plus loin, l'huile et le vinaigre. Quand ce nouvel élément apparaît, on dit qu'il «sort», comme un diable sortirait de sa boîte.

    Quand l'eau chaude, bouillante, apparaît, on dit qu'elle sort, et cela donne en traduction littérale : bouillir = l'eau chaude est en train de sortir.

    Attention (pour rire): quand on dit YU-DETE, ça ne veut pas dire «Eau chaude, sors!» mais «Fais bouillir.» Et oui, la traduction littérale ne fonctionne que pour l'explication étymologique, mais ce n'est pas si mal.

    -Alors, alors, en kanji, comment ça s'écrit? Est-ce que ça s'écrit 湯出る??? 

    Presque. On n'écrit pas 出る (DERU) en kanji, parce qu'il est utilisé comme suffixe et que, du coup, ça marche comme une terminaison, donc en kana. Ce qui ne nous complique pas la vie plus que ça. Pour l'instant tout va bien.

    -Alors, c'est 湯でる? J'ai bon cette fois?

    Oui, c'est bon! On peut écrire comme ça.

    -Comment ça «On peut» ???

    On peut, c'est irrégulier mais on peut. Regarde, sur Jisho.org, tout en bas (c'est même écrit deux fois!):

    capture jisho.org yuderu

    -Ok. Alors on écrit 茹でる, en fait. Pfff.

    Pfff parce que ça s'écrit avec une femme aux fourneaux, oui, mais pas pfff parce que c'est un autre kanji!

    -Et moi qui croyais que ça allait me simplifier les choses... Je suis un peu déçu, là.

    Je t'ai dit, le japonais comme langue orale est facile à comprendre, je viens de te donner une astuce pour retenir la prononciation des mots, l'oral donc. Pour autant, le principal rôle des kanjis est de faciliter la lecture en la rendant plus rapide.

    Or il est plus efficace d'avoir un symbole pour le mot «bouillir» que de ne garder que les symboles pour «eau chaude» et éventuellement «sortir» qui seraient mélangés dans toutes les compositions possibles. Le temps de traitement de l'information, s'il est intéressant à l'oral, ne l'est plus du tout à l'écrit. En plus, tu y gagnes aussi parce que c'est un caractère avec (beaucoup) moins de traits. :p


  • Série de fiches: les proverbes. Fiche n°4.

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  • Série de fiches: les proverbes. Fiche n°3.

    Est-ce qu'en français, on pourrait dire, en référence à la fable,
    « c'est comme la Lune et le fromage »
    ou bien
    « c'est comme la Lune et son reflet (dans le puits) »?

    [Kotowaza] Tsuki to suppon

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