• Quand on parle des émotions de quelqu'un d'autre en japonais, on utilise un marqueur. Par exemple on rajoute みたい on dirait que, ou bien と思う je pense que, ou encore le suffixe ~がる qu'on ne traduit pas en français.

    Ce suffixe ~がる est utilisé à la fin des adjectifs terminés en ou いJ.

    Par exemple:
    こわい j'ai peur
    こわがってる tu as peur, il a peur, etc.

    はずかしい j'ai honte, je suis timide
    はずかしがりやさん c'est quelqu'un de timide

    Si je suppose que ~がる=~がある, cela donne:

    こわい(の)がある (je vois qu') il y a le fait d'avoir peur

    Comme une façon d'objectiver un sentiment que l'on ne ressent pas mais dont on peut voir les symptômes ou conséquences.

    D'ailleurs le suffixe se comporte exactement comme ある, par exemple au conditionnel こわがれば=こわい(の)があれば.

    Les いJ sont appelés adjectifs, mais se comportent plutôt comme des verbes, c'est d'ailleurs pour cela qu'on les rencontre comme phrase minimale. Les いJ expriment plutôt qu'un qualificatif à la fois ce qualificatif et son existence-même.

    Par exemple:
    こわい。 J'ai peur.

    Au passé こわかった。 J'ai eu peur.

    Si on suppose que ~がる=がある ou au passé ~がった=があった, alors on peut aussi penser que こわかった=こわい(の)があった. (en rajoutant au passage la vocalisation de l'initiale des suffixes commençant par K en G)

    Je parierais bien que c'est comme cela que la langue japonaise à évolué pour arriver à la forme qu'elle a aujourd'hui. Et vous?

    De la même façon, la phrases se terminaient toujours par le verbe する employé comme copule, comme esse en latin. Puis le à disparu, ne laissant que le que l'on apprend aujourd'hui comme です. Le à son tour est en train de disparaître et peut-être que, comme le final a finit par faire place au (par exemple dans すみません), le final finira par se traduire par un nouveau symbole consonantique pour le son S.

    (Ce qui est à mon avis peu probable parce que d'une part seule la copule est concernée alors que les verbes négativés étaient beaucoup plus nombreux et justifiaient une adaptation du ぬ en ん et que d'autre part les Japonais insistent sur le quand ils ont une conversation polie. Ce serait comme si nous changions en français l'orthographe du mot «maintenant» ou de l'expression «je ne sais pas» pour coller à la façon populaire de les employer en «manan» ou «chépa»)

     En attendant d'en apprendre plus sur l'étymologie du japonais :)


  • Les articles de grammaire sont préfixés par [grammaire] et placés dans la catégorie homonyme.

    Le Japon est aux antipodes de la France, le japonais aux antipodes du français et la culture est de même. Personnellement, je trouve autant de ressemblances que de différences, mais pour commencer, imaginer que tout est à l'envers est une bonne solution pour comprendre autant la grammaire que la culture, le climat et la façon de vivre.

    Le plus emblématique de cela est le groupe nominal. Si on prend les mots dans l'ordre japonais, c'est l'exact inverse de l'ordre français. En lisant les mots en partant de la droite, on arrive à mettre du sens ou à construire, à l'envers donc, nos premières phrases japonaises.

    Par exemple, pour dire "le toit de ma maison" ou, en décomposé,
    "le toit de la maison de moi",
    on dira en japonais avec les mêmes mots
    "moi de maison de toit",
    "le travail de mon frère" ou "le travail du frère de moi"
    deviendra
    "moi de frère de travail".

    Une fois qu'on a mis les pieds dedans et qu'on reste dans la langue japonaise sans vouloir faire de traduction mot-à-mot, les choses deviennent moins absurdes. Pourtant, à chaque nouveau concept grammatical, vous risquerez d'attraper mal à la tête pendant un petit moment, quand cela passera, vous saurez que c'est compris et su, jusqu'à la prochaine migraine.

    La grammaire du japonais est très simple.
    Une fois qu'on a compris, on sait. Pas besoin de réviser conjugaisons ni déclinaisons! Pas de genre, pas de nombre, pas de temps, pas d'article, un mot peut faire une phrase, souvent la moitié de la phrase est omise... On peut utiliser rapidement les premiers mots, c'est vraiment agréable.

    La grammaire reflétant ou induisant une certaine façon de voir le monde, il est pourtant parfois (souvent) complexe de simplement comprendre un concept. Si vous paniquez, rappelez-vous, c'est simple mais c'est à l'autre bout du monde. Parfois c'est très différent, parfois c'est juste un peu différent, pas simple de percevoir les nuances et l'état d'esprit. Patience et persévérance!

    Finalement, c'est aussi parce que cela nous permet de voir et de comprendre une autre façon d'être et de voir le monde que nous sommes attirés par des langues lointaines, non? C'est mon cas et c'est dans cette perspective que j'essaie de contribuer à apporter aux francophones les richesses de cette langue à ma modeste mesure.

    Je continue d'utiliser des ressources anglophones parce que je ne trouve (toujours) pas l'équivalent en français. Si vous avez des envies, questions, etc. sur des sujets traités ou non dans ce blog ayant rapport au Japon ou au japonais, faites-m'en part et je m'efforcerai de traiter le sujet dans les meilleurs délais.

    Répondre aux besoins des francophones intéressés par le sujet est le but et la priorité de ce blog, alors n'hésitez plus!


  • Avoir déjà fait quelque chose une (ou plusieurs) fois dans sa vie. Ou pas.

    Verbe au passé + 事(こと)ある ou 事ない

    ルーヴルに行った事ある?
    ルーヴルにいったことある?
    Tu es déjà allé au Louvre?

    ーうん、もう三回行った事あるよ!
    ーうん、もうさんかいいったことあるよ!
    Oui, j'y suis déjà allé trois fois!

    折り紙をしたことある?
    おりがみをしたことある?
    Tu as déjà fait de l'origami?

    Au contraire,
    si on demande

    もうしたの?

    Alors on pose la question pour savoir si c'est fini,
    si on a bien fait ce qu'on était en train de faire.

    たてば(par exemple):
    「お皿をあらったの?」
    おさらをもうあらったの?
    Tu as lavé la vaisselle?



  • Mes outils pour la grammaire:

    • Je travaille parfois en anglais avec Japanese for busy people, mais je m'ennuie beaucoup avec alors je ne le fais pas souvent. 
    • J'ai acquis bien avant de pouvoir effectivement m'en servir la merveilleuse (et française) Grammaire japonaise de Shimamori Reiko.
    • Plus j'avance en japonais et plus je la trouve intéressante, mais pour ceux qui comme moi sont plus à l'aise quand on peut cliquer sur un lien hypertexte, voici ma source (par un coréen) de bonheur hebdomadaire: la Grammaire de Tae Kim. L'original est en anglais, mais la traduction est assez bien faite, à quelques coquilles près, et adaptée à la langue française. Un trésor.
    • Quand j'ai du mal à comprendre une phrase en japonais, je la passe par le site «Asunaro» qui me décortique la construction et même parfois le vocabulaire.
      Dans la partie de gauche, on entre une phrase, quand le processeur a fait son travail, le résultat se trouve en bas, et on a la nature des mots juste en dessous de chaque élément de la phrase. Si on clique sur un des éléments, on a des précisions lexicales dans la partie supérieure droite. (En anglais う_う)








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