• 突き出す ou comment j'ai retrouvé le «Tsuki» de l'aïkido de mon enfance突き出す ou comment j'ai retrouvé le «Tsuki» de l'aïkido de mon enfanceTsuki, tsuki... la lune? Oui, oui, la lune aussi, mais pas seulement.

    Quand je faisais des arts martiaux, je devais apprendre des mots étranges qui ne signifiaient rien pour moi.

    Quand j'ai commencé le japonais, je pensais trouver tout de suite sens à ces mots que j'utilisais désormais tous les jours sans vraiment les comprendre.

    Si effectivement une partie du vocabulaire a été rapidement évidente (main, pied, hanche...) et si l'aïkido m'a aidée dans la compréhension de certains concepts japonais (kaiten, nageru, ukeru...), une autre partie des vocables techniques reste mystérieuse.

    En aïkido, tsuki, c'est un coup de poing. Pourquoi devrait-on utiliser le mot lune pour parler d'un coup de poing?

    J'ai appris à me méfier de la polysémie en japonais, ou plutôt de l'homophonie. Après tout, il y a un nombre de sons limités en japonais, il n'est pas étonnant de retrouver les mêmes mots pour dire des choses très différentes, et comme les kanjis sont là pour soulager la compréhension à l'écrit, on ne peut théoriquement pas confondre.

    突き出す ou comment j'ai retrouvé le «Tsuki» de l'aïkido de mon enfanceSauf que je commence juste à apprendre les kanjis (et c'est très bien comme ça, découvrir les subtilités des kanjis tout en étant déjà capable de parler et de comprendre est un plaisir dont je me délecte) et que je préfère apprendre d'abord des mots tous différents parce qu'ils sont plus faciles à retenir.

    Je découvre les homophones lors de l'étude de certaines histoires ou de certains textes pratiques, de façon à pouvoir les ancrer dans un contexte et ne pas tout mélanger.

    Le vocabulaire martial était donc passé dans un second plan nébuleux de mon étude du japonais et voilà qu'au détour d'une recherche lexicale, je retrouve ce fameux «tsuki», que je prononçais tsouki à l'époque, sur lequel je peux enfin mettre du sens.

    Le mot «tsuku» en japonais a un sens général d'action dirigée focalisant soit sur le point de départ soit sur le point d'arrivée de l'action (le point d'arrivée exprimant en général un contact plus ou moins dynamique), décliné selon des notions différant selon le kanji employé et résultant en une variété lexicale assez impressionnante.

    Déclencher le contact électrique (点く être allumé pour une lumière), contact avec la destination d'un voyage (着く être arrivé quelque part), contact de quelque chose de gluant accroché à un support (付く) et tout un tas d'autres qui ne font pas encore partie de mon vocabulaire.

    L'accent est plus posé sur le point de départ et l'action est déjà plus énergique dans 吐く(au départ expirer (de l'air) puis vomir, cracher), mais dans le mot qui nous intéresse ici, l'action devient carrément violente.

    突く piquer, poignarder, frapper, pousser violemment, attaquer, braver

    Il en ressort une idée d'action brutale et directe, effectuée avec le bras, en direction d'un adversaire, avec intention d'aller (plus qu')au contact.

    突き出す ou comment j'ai retrouvé le «Tsuki» de l'aïkido de mon enfance

    Le mot que j'ai rencontré était un composé de 突く, c'était le mot 突き出すつきだす).

    Dans ce composé, on ajoute à l'énergie déjà présente dans tsuku le fait de faire sortir (dasu), ce qui devient donc pousser hors de, projeter, dépasser (être proéminent, peut-être plutôt dans une extension du sens de 付く, être collé, accroché, gluant même s'il n'y a a priori qu'une version officielle d'écriture en kanji)(d'ailleurs on a rajouté le sens de saillant à , peut-être par souci de consistance).

    Mais tsuki, c'est peut-être avant tout une histoire de lapins.

    突き出す ou comment j'ai retrouvé le «Tsuki» de l'aïkido de mon enfanceHEIN??? QUOI???

    En cherchant des images avec le mot-clef つき écrit en kana sur mon moteur de recherche (ixquick), je trouve surtout des images de fabrication de mochi (prononcez motshi, gâteau traditionnel de bouillie de riz gluant) 餅つきもちつき) et des images de lune.

    Hors dans la mythologie japonaise, ce sont les lapins qui fabriquent le mochi... dans la lune. (Pour preuve, le dessin des cratères de la lune, voir image ci-contre)

    Je ne connais pas encore l'origine de cette histoire, mais en écrivant cet article, je me dis qu'elle est peut-être partie d'un jeu de mots ou d'un virelangue早口はやぐち))! 「つきのうさぎはもちつき」かな♪


  • [mot] 千歳飴(ちとせあめ) sucre d'orge (si, si!)[mot] 千歳飴(ちとせあめ) sucre d'orge (si, si!)Friandise reçue par les enfants le jour du 7-5-3 (七五三) en géréral rouge et blanche.

    Friandise rouge et blanche, en bâton... pour moi c'est un sucre d'orge.

    La coïncidence s'arrête là mais elle est suffisante, même sans les rayures obliques qui tournent autour du bâtonnet d'une enfance nostalgique.

    千歳飴ちとせあめsucre d'orge


  • clavicule casséeSpécial Halloween, pirate, voire médecine... le kanji pour dire ほねos sert aussi dans un certain nombre de dérivés d'usage courant comme squelette, colonne vertébrale... et aussi clavicule. Pourquoi clavicule? parce que les Japonais trouvent ça sexy. J'ai trouvé ce mot dans les すごろく niveau maternelle de HappyLilac.

    Par conséquent, même s'il n'est pas classé d'usage courant dans edict, je le mets dans le vocabulaire de la vie quotidienne maîtrisable par un enfant de 5 ans, donc de moi.

    claviculeCommençons par le plus simple: ほねos et au figuré tout ce qui soutient une structure matérielle ou immatérielle (un peu comme on emploie parfois le mot colonne vertébrale en français même quand on parle de quelque chose d'abstrait, comme un exposé ou une théorie.

    背骨せぼね)l'os du dos, la colonne vertébrale donc.

    骨抜きほねぬきdésossé, sans structure, sans intégrité (physique ou morale)

    顎骨あごぼねl'os de la mâchoire, la mandibule

    Pour tous les autres mots, le kanji se prononce コツこつ), la prononciation 音読みおんよみ).

    白骨はっこつ os blanchis

    軟骨なんこつ) os mous, donc cartilage[mots] Des os, rien que des os, tout un tas d'os!

    骸骨がいこつ) les os du corps, donc le squelette[mots] Des os, rien que des os, tout un tas d'os!

    人骨じんこつos humains

    鉄骨てっこつstructure d'acier (てつacier)

    散骨さんこつdispersion des restes après crémation (avec leさん) de 解散かいさん)pour les amateurs de Naruto).

    拳骨げんこつles os du poing serré (knuckles en anglais)

    骨折こっせつ fracture osseuse

    こぼね écrit 小骨 pour de petits os et 子骨 pour les baleines intérieures d'un éventail (opposé à おやぼね, les baleines externes)

    さこつ écrit 鎖骨 pour la clavicule chez les humains et 骨 pour le bréchet chez les oiseaux

    坐骨(ざこつ) entorse

    骨太(ほねぶと)ayant de gros os, ou en anglais big-boned comme dirait Cartman, dans South Park. 

    et tous les noms d'os possibles et imaginables mais qui ne me disent absolument rien en français pour l'instant.


  • 都会(とかい)ou comment je suis arrivée en villeGrâce aux すごろく du site Happylilac, j'ai découvert le mot 都会とかい)(prononcez to-ka-ï).

    Pour mon naïf et campagnard moi d'avant le タ行すごろく, le mot ville était rendu par まち)(prononcez ma-tshi).

    Certes, cela m'avait fait un peu étrange de me rendre compte sur place qu'au Japon on avait plus tendance à l'utiliser pour dire quartier que pour dire ville, mais je me disais que c'était mignon de faire comme si chaque quartier avait son âme et était une ville à part entière. Naïveté de parisienne de cœur et de nostalgie des arrondissements, peut-être.

    Donc voilà, pour les anglophones, la différence entre town et city. versus 都会.
    Ville et grande ville ou métropole, en français. Typiquement: les photos avec des gratte-ciel.

    D'ailleurs, le premier kanji みやこ)signifie capitale.


  • Vサイン ou le signe de la victoire à la japonaisePrononcez ぶいさいん (bu-i-ça-ï-n') plutôt que ヴぃサイン (vi-sa-ï-n')pour faire plus couleur locale.

    En japonais, malgré l'invention de certains katakanas pour rendre compte des sons étrangers, la langue parlée tous les jours japonise les mots empruntés. Or en japonais, le son «V» n'existe pas, il est (comme en espagnol d'ailleurs) rendu par le son «B».

    Quand on dit «violon» ou violin en anglais, cela donne plutôt バイオリン que ヴァイオリン.

    Pour en revenir au signe que tous les japonais, hommes ou femmes, font systématiquement sur les photos et que nous faisons nous aussi de plus en plus, il semble qu'il ait son origineVサイン ou le signe de la victoire à la japonaise dans les jeux olympiques d'hiver de Nagano lors desquels une athlète aurait fait ce choix plus esthétique que victorieux.

    Pourquoi? Parce qu'elle s'est dit que mettre les doigts près du visage en donnerait une impression plus petite à l'image.

    D'après certaine conversation que j'aie pu avoir avec des amis japonais, c'est presque toujours la raison qui prévaut, même s'ils n'en sont pas fiers et considèrent ce geste plutôt comme une manie plus ou moins désagréable tout en confessant s'y soumettre de façon systématique.





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